« J’ai un petit Charly blues »

Il y a deux semaines encore, le public ne connaissait de Bernard Farcy que sa grande carcasse de commissaire Gibert, dans les trois « Taxi » imaginés par Luc Besson. Depuis la diffusion, sur France 2, des deux volets du « Grand Charles », dans lequel il jouait un De Gaulle impressionnant de vérité, l’acteur a pris une autre dimension. Nous l’avons rencontré au Festival du film policier de Cognac, où il figure parmi les invités d’honneur.


Ca y est, vous êtes sorti de l’uniforme du Général ?
Bernard Farcy : Ça prend un peu de temps, mais je me détache petit à petit du personnage. J’ai quand même consacré un an et demi à ce projet. J’ai un petit Charly blues, c’est normal. Dans quelque temps, tout cela aura disparu.


Où étiez-vous au moment de la diffusion du « Grand Charles » ?
Avec des amis et des proches, en famille. C’était très émouvant. Je l’avais déjà vu plusieurs fois mais c’était comme si je le découvrais pour la première fois. Devant la télé, il y avait une attention soutenue. Je me suis rendu compte que je le regardais en même temps qu’un nombre énorme de spectateurs.


Vous étiez stressé ?

Non, ému. C’est un film qui m’a beaucoup touché. Par l’homme que j’incarnais, par l’envergure du projet aussi. Sous couvert de divertissement, il renseigne sur des pages incontournables de l’histoire de France.



Qu’est-ce que ce rôle peut changer pour vous ?
Ce sont surtout les comédies qui m’nt fait connaître. C’est à la mode et j’y suis efficace… A eux trois, les « Taxi » ont fait 24 millions d’entrées. Ça suffit pour qu’on continue avec ce registre mais du coup, j’y suis un peu cantonné. Là, j’ai pu montrer une autre facette de mon jeu. Maintenant, j’attends qu’on me propose d’autres rôles.


Des envies précises ?
«J’aimerais refaire du théâtre. Du Shakespeare ou du Tchekhov. Dans Shakespeare, on trouve une démesure qui me plaît. Chez Tchekhov, au contraire, tout est en suggestion.


On vous a contacté depuis le « Grand Charles » ?
Il y a toujours un petit temps de réponse après un succès. Mais j’ai des projets. Dès septembre, je tourne « Une nuit cannoise », un premier film de Christian Vandlet. J’y joue un producteur de cinéma poursuivi par un scénariste qui veut qu’il finance son film. Et je vais profiter de l’été pour réaliser un court-métrage qui me tient à cœur depuis longtemps. » « Après avoir consacré un an et demi au personnage de Charles De Gaulle, Bernard Farcy aimerait désormais revenir au théâtre. »